La création d’un cabinet médical de groupe est une solution souvent envisagée par les professionnels de santé qui souhaitent s’installer en libéral, car elle présente de nombreux avantages. Cabinet partagé d’infirmières, association de kinésithérapeutes, de sages-femmes, cabinet de groupe pluridisciplinaire, plusieurs options s’offrent à vous. Pour vous accompagner dans votre projet de partage de cabinet paramédical ou médical, voici 4 clés indispensables à votre réussite.
Clé n° 1 : connaître les avantages du partage de cabinet paramédical
Ouvrir un cabinet de groupe, paramédical ou médical (ou même les deux, c’est possible), présente de nombreux avantages, en particulier pour les jeunes médecins ou professionnels du paramédical fraîchement diplômés. En voici quelques exemples.
La communication entre professionnels de santé
Nombre de jeunes diplômés des métiers de santé tels que des médecins, des kinésithérapeutes, des infirmières, des sages-femmes, etc. se trouvent facilement isolés lorsqu’ils démarrent leur activité libérale en solo. Un cabinet partagé leur offre la possibilité d’échanger sur leur pratique, de mener une réflexion commune et de trouver du soutien en cas de besoin.
La mutualisation des tâches administratives
Ce n’est pas la partie la plus agréable de l’exercice professionnel, mais il faut malheureusement en passer par là pour le bon fonctionnement du cabinet. À plusieurs, on peut se répartir les tâches voire faire appel aux services rémunérés d’une personne spécialement dédiée à la gestion de l’aspect administratif du centre de santé.
Une amplitude horaire plus large
La présence de plusieurs praticiens permet de proposer des amplitudes horaires plus importantes, dans le respect des horaires individuels. Tout le monde y gagne : les patients disposent de nombreux créneaux horaires et les praticiens ne s’épuisent pas à la tâche.
Une offre de soins élargie
Un cabinet médical de groupe pluridisciplinaire permet l’accès à différents soins au même endroit. C’est une offre particulièrement appréciable en zone rurale où il est souvent difficile de trouver un kiné, une infirmière, un ostéopathe ou encore un podologue sans avoir à effectuer de nombreux kilomètres.
Des logiciels médicaux de qualité
Il existe des systèmes informatiques très performants qui permettent non seulement de gérer facilement et de manière sécurisée la télétransmission et la facturation, mais également de mutualiser les données des patients et de partager l’agenda du cabinet. Par exemple, le logiciel Sephira Ubinect est l’outil informatique idéal pour un cabinet partagé, qu’il soit composé d’infirmières libérales, de kinés, d’orthophonistes ou de pédicures-podologues.
Clé n° 2 : avoir conscience des inconvénients du cabinet médical partagé
Un centre de santé partagé, est-ce vraiment la clé du bonheur pour les praticiens ? Sans parler de réels inconvénients, il faut cependant évoquer certains aspects contraignants à prendre en compte dans l’ouverture d’un groupe médical ou paramédical partagé.
Un investissement financier important
C’est bien connu, les finances sont toujours le nerf de la guerre. Il va de soi qu’un centre de santé regroupant plusieurs praticiens requiert un investissement financier de départ assez important. L’essentiel est de prévoir la totalité du budget bien en amont pour éviter les mauvaises surprises. De plus, contrairement à ce qu’on pourrait penser, les charges (loyer, matériel) ne sont pas nécessairement moins importantes que pour un cabinet individuel.
La gestion des équipes de santé
Afin de maintenir l’équilibre financier du cabinet et une répartition acceptable de la charge de travail, il est essentiel de remplacer rapidement les professionnels de santé qui souhaitent quitter le centre médical. Ce n’est pas toujours évident et cela peut être parfois une source de stress.
D’autre part, le travail en équipe requiert une bonne communication et des compétences de management. On ne gère pas un cabinet groupé comme une colocation ! Le choix des professionnels de santé associés dans un cabinet de groupe doit être fondé sur les qualités professionnelles et relationnelles de chacun, pas (uniquement) sur du copinage.
Clé n° 3 : bien préparer l’ouverture de votre centre médical partagé
Le regroupement de professionnels de santé ne s’improvise pas du jour au lendemain. Pour que le projet soit viable, il convient de bien le préparer en amont.
L’étude de marché
Si vous vous installez en zone sous-dotée, l’étude de marché n’est généralement pas indispensable, car, quel que soit le lieu, le besoin de professionnels de santé est fort. Ailleurs, l’étude de marché peut s’avérer très utile pour déterminer l’implantation du cabinet paramédical et identifier votre patientèle. Elle repose sur 4 axes d’étude :
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- Démographique : densité de population, pyramide des âges ;
- Sociale : les catégories socio-professionnelles ;
- Économique ;
- Besoins de santé.
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Le site C@rtoSanté rassemble des données très utiles pour la réalisation d’une étude de marché. N’hésitez pas à le consulter.
Le plan de financement
Le fameux business plan est presque un incontournable pour présenter un projet construit en vue d’obtenir des financements. Il sert également à estimer le fonctionnement du budget de votre futur cabinet partagé. Si l’élaboration d’un plan de financement n’est pas votre fort, certains outils tels que StarMyStory peuvent vous aider.
Il existe des aides financières pour vous accompagner dans votre installation. Pour les connaître, n’hésitez pas à vous tourner vers l’ARS, la CPAM ou les collectivités territoriales. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre article dédié aux aides à l’installation d’un médecin libéral.
La structure et le mode d’exercice
Un cabinet paramédical pluridisciplinaire fonctionne comme une entreprise. Il faut donc choisir une structure adaptée et prévoir les associations possibles entre les médecins, les masseurs-kinésithérapeutes, les sages-femmes, les podologues ou tout autre professionnel de santé. Plusieurs choix s’offrent à vous :
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- L’entreprise individuelle : imposé au régime d’impôt sur le revenu sur les BNC (Bénéfices Non Commerciaux) ;
- La création d’une société : EURL/SARL, SASU/SAS ;
- La création d’une société d’exercice (SEL).
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Lorsque l’équipe de soignants est constituée, il est important de rédiger un contrat de collaboration dans lequel sont indiquées toutes les dispositions relatives à l’association. Ce document, signé par chaque associé, permet de clarifier les rôles de chacun au sein du cabinet de groupe.
Clé n° 4 : trouver le bon local paramédical à partager
Pour trouver le local idéal, il faut prendre son temps afin d’étudier et comparer les biens. Pour cela, vous pouvez consulter les sites ou les agences spécialisés dans l’immobilier médical et paramédical. Les réseaux sociaux vous seront également d’une aide précieuse.
Achat ou location ?
La location vous permet une plus grande souplesse si vous décidez de changer de lieu d’implantation. L’achat est plus avantageux d’un point de vue fiscal et financier. De plus, il permet de diminuer les charges, car il n’y a plus de loyer à payer.
Le respect des normes
Un centre de santé, médical ou paramédical est un ERP (Établissement Recevant du Public). Il doit donc répondre à certaines normes obligatoires d’accessibilité pour accueillir les personnes à mobilité réduite.
De même, le respect des règles d’hygiène et de sécurité est incontournable. Par exemple, l’installation de lavabos et de toilettes et leur nettoyage sont obligatoires. L’éclairage, la ventilation, le tri des déchets, la présence d’un extincteur sont également des éléments indispensables pour l’accueil réglementaire des patients.
Pour conclure, n’oubliez pas de penser à la protection des associés du cabinet : le dirigeant d’un cabinet est légalement obligé d’assurer la protection salariale. Pensez donc à prévoir un dispositif de prévoyance et une mutuelle en plus de la protection sociale de base pour l’ensemble du personnel.