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Retraite du médecin libéral : 7 questions pour comprendre

8 min

Pour un médecin libéral, la retraite se prépare dès le début de son installation. Anticiper et préparer sa retraite de médecin libéral au plus tôt permet de mettre en place les bonnes pratiques afin de sécuriser ses revenus futurs. En début de carrière médicale, les interrogations autour de la retraite des médecins libéraux sont nombreuses : combien gagne un médecin à la retraite ? Quel est le statut du médecin retraité ? Comment fonctionne la caisse de retraite des médecins ? Pour vous accompagner, voici ce qu’il faut savoir à propos de la retraite du médecin libéral en 7 questions.

 

 

1 – Quel est l’âge de la retraite pour un médecin libéral ? 

L’âge de départ à la retraite pour un médecin libéral dépend de son année de naissance. D’un point de vue légal, le départ à la retraite est fixé à 62 ans pour les médecins nés à partir de 1955. Ils peuvent toucher leur retraite à taux plein à 67 ans. En effet, l’âge légal de départ en retraite n’est pas synonyme de retraite à taux plein. Pour toucher une retraite à taux plein et ne pas subir de décote, deux cas de figure sont possibles : 

 

  • Avoir validé le nombre de trimestres requis selon l’année de naissance ; 
  • Ou avoir atteint l’âge du taux plein (soit 67 ans à partir de 1955).

 

Par exemple, si un médecin libéral né en 1962 a cumulé 168 trimestres à l’âge légal de départ en retraite, il pourra toucher sa retraite à taux plein dès 62 ans. En revanche, s’il n’a pas atteint 168 trimestres à 62 ans, il devra continuer à exercer pour les atteindre ou prendre sa retraite à 67 ans pour toucher le taux plein. 

 

 

2 – Quel est le montant de la retraite du médecin libéral ? 
Le montant minimum de la retraite d’un médecin

Il n’existe pas de montant minimum pour la pension de retraite d’un médecin libéral. Le montant de la retraite est calculé à partir du nombre de trimestres d’exercice.

 

Si vous n’avez pas assez de trimestres, vous pouvez continuer à exercer pour cumuler les trimestres. Si vous souhaitez liquider votre retraite malgré les trimestres manquants, vous pouvez le faire : un abattement de 1,25 % par trimestre manquant sera alors appliqué. Cet abattement ne peut pas excéder 25 %. 

 

Bon à savoir : si vous avez plus de trimestres que le nombre requis, vous bénéficiez alors d’une surcote de 0,75 % par trimestre supplémentaire après le 1/01/2004 au-delà de cette durée et après 60 ans. 

 

La retraite moyenne du médecin en libéral

Pour savoir combien gagne un médecin libéral à la retraite, il faut se référer aux chiffres officiels transmis par la CARMF. En décembre 2021, la retraite moyenne constatée auprès de 82 252 médecins s’élève à un montant de 2 703 €/mois.

 

La pension de réversion attribuée aux conjoints survivants s’élève quant à elle à 1 162 €/mois en moyenne. La pension de réversion est versée au conjoint survivant à partir de l’âge de 60 ans. Son montant est soumis à des conditions de ressources. Il est obligatoire d’avoir été marié pour prétendre à la pension de réversion : le PACS, la vie maritale ou le concubinage ne sont pas reconnus. 

 

Bon à savoir : la pension de retraite est majorée de 10% pour les médecins ayant eu au moins trois enfants. 

 

 

3 – Comment se calcule la retraite des médecins libéraux ? 
Retraite du médecin libéral : définition

La retraite d’un médecin libéral se compose de la manière suivante : 

 

  • Une retraite de base : la CNAVPL (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Professions Libérales), commune à toutes les professions libérales ; 
  • Une retraite complémentaire : la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) ; 
  • Éventuellement une retraite supplémentaire : l’ASV (Allocations Supplémentaires de Vieillesse) pour les médecins conventionnés. 

 

Le calcul de la retraite 

La retraite des médecins libéraux se calcule sur la base d’un système de points de retraite de base dans lequel les cotisations versées par les médecins tout au long de leur carrière professionnelle sont proportionnellement transformées en points. D’autres critères comme la durée d’exercice (les trimestres), le système de décote et de surcote et les points des retraites complémentaires entrent en ligne de compte dans le calcul de la retraite. 

 

Pour estimer le montant de votre retraite de médecin libéral, rendez-vous sur le simulateur de retraite de la CARMF.  

 

 

4 – Quelles sont les cotisations à payer pour la retraite d’un médecin libéral ? 
Cotisations en début d’activité 

En début d’activité, pendant les deux premières années d’affiliation, les cotisations sont réduites sous certaines conditions. Elles sont calculées à titre provisionnel sur un revenu forfaitaire égal à un pourcentage du plafond annuel de Sécurité sociale au 1er janvier de l’année, réduit au prorata de la durée d’affiliation si celle-ci est inférieure à une année. 

 

Pour connaître les montants des cotisations dues en début d’activité, vous pouvez consulter les tableaux de cotisations sur le site de la CARMF. Vous y trouverez toutes les informations concernant les régimes et les secteurs. 

 

Cotisations en cours d’activité 

Au-delà des deux premières années d’activité, le montant des cotisations est calculé à titre provisionnel en pourcentage des revenus nets d’activité. Par exemple, les cotisations de 2022 sont calculées sur les revenus de 2020. Elles sont ensuite recalculées en fonction de vos revenus de l’année 2021 lorsque ceux-ci sont connus. 

 

Il est possible d’estimer les cotisations en fonction de l’année en cours (2022 pour l’exemple cité ici) si la demande est faite au plus tard dans les 30 jours qui suivent le premier appel des cotisations. 

 

Bon à savoir : pour les médecins en secteur 1, l’Assurance maladie participe au financement des cotisations du régime de base afin de compenser la hausse de la CSG.

 

 

5 – Peut-on avoir une retraite supplémentaire quand on est médecin libéral ? 

Il existe un niveau de pension de retraite supplémentaire attribué pour les médecins libéraux conventionnés. L’objectif de l’ASV est d’inciter les médecins libéraux à se conventionner auprès de l’Assurance maladie. La retraite supplémentaire ASV est un système de retraite en points. Le calcul de la pension ASV s’effectue de la même manière que le calcul de la retraite complémentaire. 

 

Bon à savoir : la pension de réversion ASV n’est pas soumise à condition de ressources, contrairement à la pension de réversion de la retraite complémentaire. 

 

 

6 – Le cumul emploi et retraite de médecin libéral est-il autorisé ? 

Oui, c’est autorisé. Cumuler emploi et retraite pour un médecin libéral signifie continuer son activité tout en percevant sa retraite : chaque mois le médecin perçoit ses pensions de retraite d’une part, et d’autre part les revenus issus de son activité. Deux cas de figure sont possibles dans le cumul emploi-retraite :

 

  • Vous touchez votre retraite à taux plein : les pensions de retraite et les revenus d’activité se cumulent sans limites de revenus grâce au cumul emploi-retraite libéralisé ;
  • Vous ne touchez pas votre retraite à taux plein : le dispositif cumul emploi-retraite plafonné est appliqué. Vous touchez vos pensions de retraite et vos revenus bruts annuels issus de votre activité ne doivent pas dépasser le PASS (Plafond Annuel de la Sécurité Sociale). 

 

Pour les médecins retraités qui poursuivent leur activité libérale, il est tout à fait possible de continuer à facturer et à assurer la télétransmission des FSE grâce à des formules sans abonnement. Orisha Healthcare propose un logiciel de facturation et télétransmission en ligne autonome et indépendant :  Intellio Pro. Grâce à la formule Intellio Pro, le médecin généraliste retraité peut bénéficier, sans engagement de durée, de la facturation SESAM-Vitale, de la gestion des recettes, du dossier administratif du patient et de la plateforme de téléconsultation. Il peut ainsi cesser son activité quand il le souhaite.

 

 

7 – Quelles sont les réformes à venir concernant la retraite des médecins libéraux ? 

Le vent des réformes de la retraite n’en finit plus de souffler. La dernière en date porte sur un projet de régime universel avec un départ légal à 65 ans. Face à cette perspective, les médecins libéraux ainsi que d’autres professionnels de santé plébiscitent un système à deux niveaux constitué d’une retraite de base « équitable et solidaire » et de régimes complémentaires « gérés de façon autonome par les caisses de retraite professionnelles ».